Agrippés aux branches les plus hautes des cerisiers,
Ballotés de haut en bas par le souffle du vent,
Une vingtaine de jaseurs d’Amérique.
Singularité d’une sensation à la vue des oiseaux,
En raison de cette impression
De retrouvailles entre vieux copains
Après un hiver de séparation.
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Le moqueur chat, par une cacophonie machiavélique,
Chasse les intrus qui ont envahi son territoire de survie
En se déplaçant d’un arbrisseau à l’autre
Tout en maintenant son vol à la hauteur des yeux du scrutateur.
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Il est quatre heures du matin.
Il n’a pas plu.
Ça ne m’a pas plu.
Le sol, trop bien drainé, manque d’eau.
J’arrose ou bien je n’arrose pas? Il le faudrait mais,
De la pluie est prévue pour aujourd’hui et le reste de la semaine.
Misère! Il n’a pas plu. Je fais quoi?
Attendons!
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On s’en va par là.
Oui, par là.
Sans savoir d’où on vient
Ni où on va.
Les yeux regardant au loin,
Devant,
Délaissant le passé passé,
Envisageant l’avenir à venir.
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Il était une fois une fois qui était toujours,
Qui ne mourait jamais.
Et elle ne mourait jamais cette fois
Car tout le temps elle se transformait.
Dans ce très court conte, elle a, la fois, comme amis
Les fleurs, les oiseaux, les saisons
Qui, une fois par année,
Partent et reviennent transformés mais identiques.
Pour la fois,
Tout est toujours la première fois et en même temps,
Tout est toujours nouveau.
En somme, tout le temps tout est à redécouvrir.
Mais la fois a compris, pour éviter les dangers de l’égarement,
Qu’en même temps tout est pareil d’une fois à l’autre
Puisque d’une année à l’autre, en des temps semblables,
Il y a le retour des fleurs, des oiseaux, des saisons, ses amis.
Pareils donc les jours mais aussi, différents
Étant donné que chaque journée apporte son lot de nouveautés,
Chaque instant est une nouvelle fois,
Comme un conte entendu pour la première fois chaque fois réentendu.
Chaque jour, chaque heure, chaque seconde,
Tout est tout le temps nouveau,
Jamais en tous points pareil,
Même si souvent domine l’impression du contraire.
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Le ciel est gris.
J’attends la pluie.
Début d’avant-midi
Qui suit la nuit.
Ce n’est pas la première fois,
Au beau milieu de la nuit,
Que mon âme angoissée
M’invite à me lever.
Il était une fois
Une fois
Qui, comme toutes les fois,
Faisait tout pour la première fois.
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nadagami