Montagnes dissimulées.
Demi-sphère de blancheur grisée évanescente.
Branches, toitures, lignes de fuite embrouillées.
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Une méchante dérape!
Avec les chums,
Faire la fête sans trop de retenue,
Jusque tard la nuit et même plus.
Le français du Québec se caractérise entre autres choses
Par l'emploi de mots issus du vocabulaire maritime.
Déraper :
Arracher la dernière ancre qui retient un navire.
Ou encore pour déraper :
Laisser dériver un bateau débarrassé de tous ses ancrages.
Quand je me tapais une dérape avec mes chums,
Je ressemblais à un navire qui sans attache dérivait.
Et il y a aussi ces situations où tout se met à déraper dangereusement
Avec des conséquences qui peuvent s'avérer dramatiques,
Au même titre qu'un navire qui dérape
et qui risque de s'échouer.
Après la fête avec les chums,
Le lendemain,
Ça rassemblait beaucoup
À un échouage à la hauteur de la cabine de pilotage : la tête.
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J'aurais apprécié qu'on me renseigne davantage sur le sujet,
Sur les origines de ma langue,
Du temps de mes études primaires et secondaires.
On m'a plutôt enseigné une langue qui m'indiquait que je parlais mal.
Parce qu'un mot n'existe pas dans les dictionnaires,
Son emploi est considéré comme étant fautif.
J'ai donc appris une langue qui me disait que je faisais des fautes.
Et une langue qui ne reconnaissait pas mes mots.
Pourtant, du temps de ma jeunesse, et même plus vieux, j'ai dérapé
Comme peut déraper un bateau.
Pour un soir, une nuit, je rompais les amarres.
J'ai cherché déraper : une partie de moi n'existe pas.
Daniel verret