Alors que l’eau des mots recouvre à nouveau la grève
Qui borde cet océan dont se nourrit l’écriture
Et qui nous fait oublier de la vie les égratignures.
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S’échoue une bande de lumière
Aveuglante sur la table près de la cuisinière.
Par la fenêtre au-dessus de l’évier
S’offre au regard un ciel d’un bleu entier.
Ramées jaunies,
Flancs de montagne dégarnis.
La chaleur d’hier
Est devenue froidure d’hiver.
On tape.
Un état d’apesanteur nous rattrape.
Que dire?
Pourquoi mentir?
Spontanéité,
Instantanéité.
Mots qui déboulent,
Impulsivité qui chamboule.
Feuilles au sol éparses,
Que le temps disparse
Bien qu’ailleurs il disperse
Sans qu’on tombe à la renverse.
La prononciation
Est énonciation
D’une histoire
En perte de mémoire.
On parle mal?
C’est tout à fait normal.
D’un autre côté,
Peut-on comparer ce qui ne peut être accolé?
Quand on en est conscient,
Il faut s’en servir à bon escient.
Mais la lecture
Ainsi que l’écriture
Commandent l’effort
Qui rend plus fort,
Comme l’hiver
Même si celui-ci nous vire à l’envers.
Nadagami