Vingt-deux

​Écrire,
C’est dire.
Mais à l’inquiétude l’écriture
Nous donne en pâture.
 
À vrai dire,
Écrire
Nous confronte à un monde à l’envers
Et à des gens qui nous regardent de travers.
 
Sauf qu’en même temps,
En fait tout le temps,
Les mots à écrire que nos craintes ont retenus
Créent un silence qui nous exténuent.
 
À tout cela s’ajoutent les comptes
Et, des jours de chaque mois, le décompte
Ainsi que l’épicerie,
Maintenant expurgée de toutes les étourderies.
 
On fait attention,
On évite les tentations.
Sauf que, hein,
L’absence de paie déteint.
 
Vivre au jour le jour
Après le matinal bonjour,
On s’entend
Que ça fait un temps.
 
On a la chienne,
Nourrie qu’elle est des craintes qui l’entretiennent.
Le hic est qu’on aime écrire,
Et surtout, la correction qui oblige à relire.
 
Une fois,
Cent fois.
Presque tous les jours on relit l’Historique,
Juste pour le plaisir d’être davantage catégorique.
 
On efface,
On remplace.
On relit.
Puis tout à coup, on sourit.
 
 
Nadagami