Au cours de la journée d’hier, le vent du su l’avait dit :
« Ce soir, il pleuvra. »
Hier soir, il a plu.
Si cela m’a plu
Que le vent me dise d’avance
Qu’au cours de la soirée d’hier à venir
Il pleuvrait?
Oui.
Que… Quoi?
Si moi déjà, par le passé, j’ai plu,
Comme la pluie?
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Je pleux des mots.
Tu pleux des mots.
Il pleut des mots.
Elle pleut des mots.
Si par le passé le vent m’a averti qu’un jour je pleuvrais des mots?
Oui, mais voilà très longtemps.
Et cette journée-là, il faisait très beau,
Le temps était ensoleillé et très chaud.
Ça m’a pris de même.
Il fallait que j’écrive.
Un vent terrible soufflait en moi.
Mais j’ai dit : « Non! »
Je ne comprenais pas.
Mais avec le temps, j’ai appris qu’on ne peut rien contre le vent,
Ni contre la pluie même si elle ne tombe pas.
Aujourd’hui, je tape des mots.
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Sur le sol, des fleurs blanches de fraises sauvages à venir;
Sur les branches des cerisiers, des fleurs blanches de cerises à venir;
Sur les branches du prunier, des fleurs blanches de prunes à venir :
Petites fleurs blanches annonciatrices de fruits à venir.
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Le vent parle.
Avec des mots qui sont les siens.
On n’est pas obligé de l’écouter. En fait, qui l’écoute?
Mais lui s’en fout. Il parle qu’on l’écoute ou pas.
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Hier dans la cour, pour la première fois cette année, l’oiseau-mouche...
J’y pense :
L’oiseau-mouche est réapparu dans la cour arrière
La journée que se sont ouvertes les fleurs des cerisiers et du prunier.
Comment il a fait, l’oiseau-mouche, pour le savoir?
C’était écrit dans les journaux, sur le net? Cet oiseau sait lire?
Comment le colibri à gorge rubis a-t-il su
Qu’hier serait la journée d’éclosion des fleurs fruitières?
nadagami