Tombante
Est la neige,
Blanche.
Tout d’un coup,
Partout,
Surgit la blancheur presque explosive
Qui atténue les effets de la sombre et affligeante noirceur automnale.
Comme presque à tous les coups que neige il y a,
Nous voilà dehors,
Pelletant,
Regardant la neige tomber,
Cherchant grâce à la chute des flocons la direction du vent.
En somme,
Tout à coup,
Dehors on est goûtant l’hiver.
En moins de douze heures,
Le décor extérieur a subi une transformation radicale;
Ainsi que nous et le rapport
Qui nous sert de point d’ancrage entre ces deux dimensions.
Sont enfin de retour les blanches heures
De blancheur
De ces quelque peu assommantes journées d’automne sans neige
Et à la durée de lumière du jour toujours davantage écourtée.
Depuis hier soir,
Dehors la neige s’accumule sur le sol
Et en cet après-midi de troisième dimanche de novembre qui s'écoule,
Sous une neige qu’on redécouvre tombante,
On s’échine à repérer ce qu’on craint parfois d’avoir perdu :
Le nord.
Tandis qu’on pellette la neige déjà tombée,
S'entremêlent les mots, des images du passé
De même que des désirs imprégnés de volatilité;
Et parmi tous ces flocons qui tombent, d’aucuns s’accrochent
Aux branches des feuillus effeuillés
Dont l’épaississement ainsi causé ne cesse d’appesantir de légèreté.
Nadagami